17 Oct 2022 / Rapport

6 Recommandations inspirées d'un échantillon d'initiatives phares pour transformer la mobilité urbaine et bâtir les villes africaines de demain

Les mobilités urbaines en Afrique :

Bâtir les villes de demain

 

Comme chaque année depuis quatre ans, l’Africa CEO Forum en partenariat avec OKAN, dissèque une thématique clé du secteur du transport et de la logistique pour le continent.

Pour cette édition 2022, le rapport se concentre sur les enjeux de mobilité au sein des villes africaines, une problématique clé face à la demande en infrastructures et services de mobilité urbaine qui connaît une formidable accélération à travers le continent, à la faveur d’une poussée démographique exceptionnelle. Ainsi, ce rapport propose six recommandations inspirées d’un échantillon d’initiatives phares pour transformer la mobilité urbaine et bâtir les villes africaines de demain.

 

LES 6 RECOMMANDATIONS

 

1ère RECOMMANDATION – PLANIFICATION : ADOPTER UNE APPROCHE EN ECOSYSTEME

La planification est indispensable pour penser sur le temps long des écosystèmes de transport intégrés et cohérents, avec quatre prérequis : l’évaluation minutieuse des options disponibles, l’arbitrage et le choix de la solution et la plus adaptée au regard des enjeux économiques et sociaux, la mise en place d’un cadre institutionnel adéquat et la formation des talents requis (notamment des urbanistes locaux). Lancé en 2015, le métro d’Addis Abeba est un exemple d’une planification réussie, conçu selon une approche multinationale (ex : connexion au réseau de bus à haut niveau de service de la ville) et transportant plus de 30 millions de passagers par an.

 

2ème RECOMMANDATION – FINANCEMENT : MOBILISER LES FONDS PUBLICS ET L’EXPERTISE DU SECTEUR PRIVE

Dans les villes africaines, les dépenses d’investissement sont particulièrement importantes en raison d’une croissance urbaine exceptionnelle. Par ailleurs, en phase d’exploitation, les recettes tarifaires, relativement faibles, ne permettent pas de couvrir intégralement les dépenses opérationnelles : le « petit équilibre » des projets est souvent difficile à atteindre. Le financement doit donc être majoritairement couvert par des capitaux publics afin d’assurer l’équilibre économique des projets, sachant que l’appréciation du foncier offrira la possibilité d’un bénéfice à plus long terme pour les Etats et les collectivités locales. Un telle prise en charge doit permettre d’attirer les opérateurs privés et leur expertise dans le cadre de schémas de PPP structurés de façon équilibrée, à l’image du partenariat conclu entre l’Etat sénégalais et la SNCF pour la réalisation du TER de Dakar (110 000 passagers journaliers prévus).

 

3ème RECOMMANDATION – RATIONALISATION : CAPITALISER SUR L’EXISTANT ET EVITER LES « ELEPHANTS BLANCS »

Confrontés à des besoins importants d’amélioration des systèmes de transport mais contraints par des ressources budgétaires limitées, les pouvoirs publics africains doivent, quand c’est possible, rationnaliser le transport artisanal et privilégier les infrastructures à coût modéré mais à forte utilité sociale. C’est le cas du téléphérique éco-responsable d’Antanarivo, en cours de développement par la société POMA, qui permet de minimiser le coût du foncier dans un tissu urbain dense.

 

4ème RECOMMANDATION – INNOVATION : RECORUIR AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES DE MOBILITE URBAINE

Les solutions et applications de mobilité urbaine se sont multipliée au cours des dernières années. Yassir, le « Uber africain » d’origine algérienne, compte par exemple près de 3 millions d’utilisateurs à ce jour et a levé près de 70 millions de dollars auprès de dizaines de fonds de capital-risque en quelques années. Trois objectifs principaux doivent être poursuivis dans le cadre du développement de ces technologies : la promotion de la plateformisation des services de mobilité et l’intégration sur le modèle du Mobility as a Service (MaaS), le recours aux innovations offertes par les fintechs pour simplifier les paiements dans les transports et favoriser le financement de la mobilité, et l’analyse des données pour apporter aux autorités et aux opérateurs une meilleure compréhension des systèmes de transport.

 

5ème RECOMMANDATION – INCLUSION : MAXIMISER L’IMPACT SOCIAL ET IMPLIQUER TOUS LES ACTEURS

Deux prérequis s’imposent afin que les projets de mobilité soient effectivement mis en œuvre et bénéficient au plus grand nombre. D’une part, les porteurs de projets doivent assurer l’adhésion des différentes parties prenantes et surmonter les oppositions, sur le modèle du bus à haut niveau (BHNS) de Johannesburg, dont la société d’exploitation Litsamaiso au su aligner les intérêts des différents acteurs e, rassemblant dans son actionnariat le porteur de projet et les syndicats de taxis locaux. D’autre part, la création d’emplois doit être promue, que ce soit via le transfert de savoir-faire, comme dans le cas du système de tramway de Casablanca qui emploie 99% de Marocains, en permettant aux citadins des zones peu desservies de se rapprocher des opportunités économiques.

 

6ème RECOMMANDATION – PERENNITE : ETABLIR DES PROJETS DURABLES AVEC DES MODELES RESILIENTS

Alors que la durabilité est au cœur es décisions publiques et privées, les projets de mobilité urbaine doivent offrir de l’environnement, et adopter des modèles de résilience face aux risques climatiques qui pèsent sur les villes africaines. Dakar est par exemple en train de mettre en place un BHNS 100% électrique afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

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