13 Juil 2022 / Article

Accompagner la transformation numérique des entreprises en Afrique

 

Si l’accélération de la transformation numérique en Afrique est en marche depuis quelques années déjà dans de nombreux secteurs d’activité, elle a connu une envolée spectaculaire depuis la crise de la Covid-19, où le quotidien de chacun et des entreprises a été profondément bouleversé. Alors que les pays africains prennent progressivement – et à leur échelle – le chemin de la quatrième révolution industrielle, le recours aux solutions numériques doit être au cœur de la stratégie des entreprises, les capacités digitales s’avérant en effet nécessaires pour favoriser et pérenniser leurs activités. Enjeu inscrit au cœur de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, l’accélération de la transformation numérique doit pénétrer l’ensemble des pans de l’économie afin de soutenir durablement la croissance des pays.

Les secteurs de la banque, de l’agriculture, des transports, de la santé, des télécommunications ou encore de l’éducation sont aujourd’hui en pleine mutation avec l’essor d’usages inédits que sont par exemple le mobile banking ou le développement du e-commerce et des cours en ligne. Saisir les opportunités du numérique s’impose donc désormais comme une nécessité afin d’appréhender au mieux les nouveaux modes de consommation et développer l’activité des entreprises. Selon l’enquête annuelle « Digital Trends Morocco », les dirigeants d’entreprises marocaines ont pris conscience de la nécessité d’incorporer le numérique dans leurs activités, mais y allouent pourtant de faibles budgets. En effet, si 60% des entreprises disposent d’un site mobile, seules 30% ont une application mobile[1]. Ces taux restent malheureusement relativement faibles pour un pays considéré comme l’un des hubs numériques en Afrique, avec près de 70% de la population ayant un accès à Internet[2]. L’exemple du Maroc souligne que l’usage des outils numériques n’est pas uniforme, c’est pourquoi il importe de le démocratiser.

La transformation digitale des entreprises africaines, pour qu’elle puisse pleinement advenir, doit tout d’abord tirer profit du capital humain. Alors que la population du continent est amenée à doubler d’ici 2050 selon les projections des Nations Unies, le nombre de jeunes entrant sur le marché du travail s’établissant alors à 30 millions chaque année, d’ici 2030[3]. Il est donc essentiel de répondre aux besoins de cette jeunesse en développant le numérique, vecteur d’emplois et de création d’entreprises. C’est dans ce contexte que Huawei a déployé de nombreux programmes afin de former les talents de demain aux outils numériques. A titre d’exemple, nous pouvons citer la ICT Academy, lancée dès 2016 dans la région Northern Africa, qui regroupe 28 pays. Ce programme a pour objectif de former les étudiants aux technologies de pointe en routage, commutation, cloud, IP, IT et intelligence artificielle (IA). Grâce à cette initiative, Huawei a formé plus de 56 000 talents dans le domaine des TIC dans les pays de la région.

Nous sommes convaincus que de telles initiatives permettent de stimuler l’innovation, de créer des emplois et ainsi de soutenir les efforts de digitalisation du secteur privé. Dans cette optique, Huawei est un partenaire du “Digital Egypt Building Project’ (DEBI) initié par le ministère des Communications égyptien. S’alignant avec la stratégie nationale numérique, ce projet vise à améliorer les compétences professionnelles des talents locaux et de ce fait, contribuer à la croissance économique du pays.

Outre l’éducation des jeunes talents dans le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), nous sommes convaincus qu’une collaboration accrue entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile permettra de mettre en place un environnement propice et performant à même de donner aux entreprises africaines les moyens de poursuivre, voire d’entamer leur transformation numérique. Notre société a ainsi aidé l’entreprise pétrolière et gazière algérienne Sonatrach à lancer sa transformation numérique à travers la construction d’un cloud privé pour soutenir le système de gestion des opérations ERP. Grâce à cette initiative, l’entreprise s’est assurée une indépendance numérique totale permettant une protection optimale de ses données. Celle-ci a été récompensée en 2018 par le Prix de l’innovation en termes de transformation numérique lors du Huawei Connect.

Par ailleurs, sans un cadre approprié et solide de cybersécurité, aucune entreprise ne pourra opérer sa transformation numérique de manière optimale. L’équipementier chinois a justement fait de la cybersécurité et de la protection de la vie privée l’une de ses priorités absolues et s’engage à relever les défis qui y sont liés par le biais de l’innovation, en proposant des produits, des solutions et des services sécurisés et fiables. Preuve de la qualité fournie, l’entreprise a obtenu à plusieurs reprises des lettres émises par le gouvernement de Côte d’Ivoire « d’Autorisation de Conformité à la Protection des Données Personnelles », validant l’expertise de Huawei dans le domaine de la protection des données personnelles.

La crise de la Covid-19 a véritablement mis en exergue la nécessité pour les institutions et les entreprises d’adopter les nouvelles technologies disruptives dans un objectif de résilience, de flexibilité et comme vecteur d’innovations. Les enjeux de digitalisation sont en effet bien réels puisque selon un récent rapport d’IFC et de Google, l’économie numérique pourrait représenter 5,2 % du PIB du continent africain à l’horizon 2025, soit près de 180 milliards de dollars.[4] La transformation numérique des entreprises est donc annonciatrice de nouvelles opportunités qu’il importe de saisir rapidement.

 

Philippe Wang, Vice-président exécutif de Huawei Northern Africa

 

[1] Cairn, Comment accompagner la transformation digitale des entreprises en Afrique ? (2017)

[2] Eco actu.ma, Le Maroc va-t-il devenir un hub digital pour le continent Africain ? (2021)

[3] RFI, Jeunes Africains : le défi de l’employabilité (2021)

[4] International Finance Corporation, Selon un rapport de Google et d’IFC, à l’horizon 2025, le marché de l’économie numérique en Afrique représenterait 180 milliards de dollars. (2020)

Retour

A consulter aussi

15 Juin 2022 / Article

Infrastructures : Le secteur privé doit s’impliquer en devises locales

04 Jan 2022 / Article

Agribusiness : une meilleure compétitivité passe par de meilleurs financements

04 Jan 2022 / Article

Comment favoriser l'adoption de l’IA par les entreprises africaines ?