07 Nov 2022 / Article

L’AFRICA CEO FORUM a organisé en partenariat avec Ecobank l’évènement digital « Invest In Côte d’Ivoire –Agribusiness »

 

L’AFRICA CEO FORUM a organisé en partenariat avec Ecobank l’évènement digital « Invest In Côte d’Ivoire –Agribusiness » avec pour objectif de dévoiler et d’examiner les opportunités d’investissement qu’offre le pays dans ce secteur.

 

 

L’agriculture, secteur clé et dynamique de l’économie ivoirienne

Le directeur régional adjoint pour l’Afrique de l’Ouest de Proparco Moustapha Ibrahim Malloum le dit sans détour : “Tout ce qui est planté en Côte d’Ivoire pousse”. L’importance de l’agriculture est claire : “Le secteur agricole représente plus de 20% du PIB de la Côte d’Ivoire et plus de 40% des emplois”, indique M. Malloum.

Pour le directeur d’EcoBank Côte d’Ivoire et directeur régional exécutif pour la zone UEMOA, Paul-Harry Aithnard, “une des raisons du succès de l’agriculture en Côte d’Ivoire est la locomotive cacao”. Selon lui, “cette locomotive tire tout un ensemble de denrées agricoles qui font que la Côte d’Ivoire se positionne aujourd’hui comme une véritable puissance agricole”.

La Côte d’Ivoire, ce n’est pas seulement le cacao. “Si l’on creuse le panorama, la Côte d’Ivoire n’est pas seulement une puissance sur le cacao”, souligne encore Paul-Harry Aithnard. “La bonne nouvelle, c’est qu’un certain nombre de filières se sont développées avec une vraie diversification agricole. Il y a l’hévéa, la noix de cajou, avec une position primordiale sur le marché mondial, ou encore le café.”

L’agriculture ivoirienne, la présidente et directrice générale de la Société ivoirienne de traitement d’anacarde (SITA) Massogbè Touré en parle avec conviction : “Nous avons des terres arables et des terres fertiles sans oublier un capital humain dévoué et travailleur”, loue-t-elle, avant de s’attarder sur la noix de cajou et la prise de conscience ivoirienne quant au potentiel de cette culture. “Nous n’avions pas idée du côté économique de l’anacarde, nous nous en sommes servis pour le reboisement du pays”, explique Me Touré. “Ça a pris longtemps pour mettre en place la filière avec l’ensemble des paysans ivoiriens. Aujourd’hui, la noix de cajou est une fierté ivoirienne. Nous sommes devenus les premiers producteurs mondiaux avec plus d’un million de tonnes annuel.”

 

Des opportunités indéniables

La question des financements est l’un des points forts du pays. Paul-Harry Aithnard tient à le souligner, notamment au travers du cas de la filière cacao: “Celle-ci est plutôt bien structurée en matière de financements”, confirme-t-il. Il y a différents modèles de financement, le Ghana est sur un modèle différent. Sur la Côte d’Ivoire, il faut admettre que nous sommes sur un financement bien huilé – qui fonctionne plutôt bien – qui doit maintenir la Côte d’Ivoire en tant que numéro un sur la scène mondiale.”

D’autres atouts aident le pays à attirer les investisseurs internationaux. Le directeur général régional d’Olam Agri et d’Olam Côte d’Ivoire, Partheeban Théodore, est revenu sur la croissance des investissements du géant agricole dans le pays. Pour lui, l’intérêt est grandissant tout comme les capacités de production. “La Côte d’Ivoire est l’un des rares pays où il y a une véritable conscience et vision avec des plans ambitieux pour les secteurs économiques identifiés par le Gouvernement ivoirien”, dit-il en introduction. “Nous avons investi dans notre première usine ivoirienne de cacao en 2013, aujourd’hui nos investissements représentent près du double de cette période”, rappelle-t-il.

De même, il souligne que depuis 2004 et les premiers pas d’Olam dans la noix de cajou, la production a connu une croissance très forte. Le contexte, lui, est très porteur. Je suis aujourd’hui très confiant”, reconnaît-il. La demande est très forte pour de la noix de cajou transformée en Côte d’Ivoire et cela dépasse les capacités de production du pays. Les investisseurs qui viennent en Côte d’Ivoire pour la noix de cajou n’auront pas de difficulté, il y a un marché pour eux.”

Président du Conseil d’administration de SIFCA, l’un des plus gros producteurs en hévéa, Alassane Doumbia rappelle le chemin parcouru qui n’est pas le fruit du hasard. “Il y a une dizaine d’années, la Côte d’Ivoire n’était pas un gros producteur mondial. Mais à force de travail, et d’investissement des petits planteurs accompagnés par les industriels, mais aussi en raison des ambitions et des politiques lancées, la Côte d’Ivoire est devenue le 3e producteur mondial de caoutchouc.”

 

Les chantiers incontournables de l’agriculture ivoirienne

Les marges de progression et d’amélioration existent, de quoi susciter beaucoup d’espoir en termes de potentiel. Les défis ne manquent pas. “La première limite, c’est la productivité, analyse tout d’abord le banquier Paul-Harry Aithnard. Il est extrêmement important que les autorités continuent de mettre l’accent sur l’amélioration de l’environnement fiscal et juridique afin d’accroître la productivité des marchés agricoles africains. Nous sommes attentifs au contrôle des prix par les producteurs. Nous restons sur un marché qui est régulé, et qui dit régulation dit aussi imperfection de marché. Il faut réfléchir à apporter plus de flexibilité au niveau des prix. A Ecobank, nous poussons pour l’idée d’une bourse des matières premières agricoles qui permettrait de faire la connection entre les producteurs et les prix mondiaux. Enfin, le troisième élément que nous considérons comme limite est lié aux infrastructures. Il serait bien pour la Côte d’Ivoire d’investir encore plus massivement sur le stockage pour continuer de jouer un rôle majeur sur la scène mondiale.”

Moustapha Ibrahim Malloum insiste sur la nécessité des débouchés locaux dans un contexte international très incertain. “La guerre en Ukraine a des conséquences majeures sur le coût des matières premières agricoles, les engrais et leur disponibilité”, relève-t-il. “Nous le voyons tous en allant faire nos courses au marché. C’est une motivation pour nous d’accélérer la transformation et la valorisation de nos matières premières africaines. Quand on parle de débouchés locaux, on parle d’écosystèmes qui vont permettre d’écouler la production locale, allant de la fourche à la fourchette. Cette expression est très représentative de ce qu’il faut faire.”

Enfin, Massogbè Touré conclut avec une note d’optimisme sur la question de la transformation locale. “Quand je regarde vers la noix de cajou, nous en sommes devenus le premier producteur mondial”, dit-elle. “Il y a dix ans, nous n’étions même pas parmi les plus gros producteurs mondiaux de noix de cajou. Si nous avons relevé ce pari, nous pouvons réussir celui de la transformation. Nous voulons le retour sur investissement, et ça ne sera possible qu’à la condition de travailler l’ensemble de la chaîne de valeurs.”

Retrouvez l’ensemble des interventions sur notre chaîne YouTube : [WEBINAR🖥️💡] Invest In Côte d’Ivoire – Agribusiness

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